[Aujourd’hui je passe la plume à Maman Tortue]
Départ sur le vol du vendredi matin pour Ouvéa. A l’arrivée sur l’île, la dame de l’agence de location de voiture nous prévient, l’ambiance est un peu « tendue » en ce moment, avec l’anniversaire des 30 ans des « événements » de 1988.
Nous posons d’abord nos affaires « chez Dydyce » où nous avons réservé une case traditionnelle. Programme de la première journée : visite du Sud d’Ouvéa.


Direction le pont de Moulis, entre le lagon et l’océan. Le lagon est classé patrimoine mondial de l’unesco, le PMT et la pêche y sont interdits par les règles coutumières. Côté océan, le sable y est aussi blanc et fin, on décide d’y pique niquer. Ensuite on part profiter de la plage du Moulis pour s’y baigner et y admirer le coucher du soleil . Cette plage est le joyau d’Ouvéa, 20km de sable blanc, à perte de vue, une quiétude de monastère et un sentiment de Paradis. « L’île la plus proche du paradis » (comme l’a intitulé l’auteure Katsura Morimura) porte bien son nom, on aurait pu goûté au paradis si bébé Margaux ne s’était pas mise à crier, et si la pluie n’avait pas obscurci le paysage soudainement, nous obligeant à fuir se réfugier dans la voiture… qui ne veut plus démarrer… On reçoit finalement l’aide du loueur de voiture après une heure. L’attente fut un plaisir, on a pu revenir sur cette plage après la pluie, on y serait bien resté plus longtemps encore…
On finit par rentrer au gite, pile pour le bon dîner que Dydyce nous a cuisiné!
Deuxième jour, nous avons réservé une demi-journée PMT avec Pierre, le mari de Dydyce. Sortie possible car la fille de Dydyce, titulaire du CAP petite enfance a pu nous garder Margaux.
Départ en semi-rigide depuis le camping de Lekini, face à la passe de Lifou, après un passage sous le pont de Moulis, Pierre nous emmène sur son premier spot de randonnée palmée près du bout de l’île.
Les sorties sont très sécurisées, Pierre nous guide et nous montre les différents points d’intérêt à l’aide de sa perche, tel un instructeur, et Marcel son acolyte ferme la palanquée, en vérifiant que tout le monde suit. L’eau est un peu fraîche, ce qui n’empêche pas de voir pleins de poissons différents, en banc ou seuls, ( poissons clowns, perroquets, papillons jaunes, chirurgiens, aiguilettes etc…) mais aussi des tortues. Manque de chance, pas de raies en vue, mais la faune était très variée! On repart vers le deuxième spot, mon préféré: « le jardin de corail de Pierre ». LE plus beau site de PMT visité depuis notre arrivée: coraux multicolores de toutes formes, bénitiers fluorescents bleus, violets, gorgones majestueuses, des petits poissons discrets, le tout dans une visibilité parfaite! Pierre nous montre ses talents d’apnéiste et se faufile entre les roches, on y croise 3 requins pointes blanches, dont un qui a frôlé Enio!
Retour sur le bateau, Pierre nous offre un goûter bien mérité (pain d’épice, marbré, cookies, pommes, poires, oranges, soda et bière pou Monsieur) et nous explique son expérience de professeur de plongée, d’apnée et son passage de 15 ans en France (en Bretagne).
Nous rentrons après un détour à la fosse au requins, où Enio a pu en filmer de près (depuis le bateau, je vous rassure!)
On clôture cette journée par une sortie plage avec Margaux, on visite la pointe sud d’Ouvea.
Margaux apprécia davantage la magnifique plage paradisiaque du Moulis que la veille, son coucher de soleil et donc nous aussi! Après un bon dîner chez Didewa on rentre se coucher la tête pleine de belles images: difficile d’être plus proche du paradis…

Troisième jour, on explore le Nord de l’île. Premier arrêt sur le monument des XIX, en mémoire des 19 kanaks morts dans la grotte en 1988. Le monument est décoré de 19 sculptures et de nombreux drapeaux kanaky, les mots gravés sont durs et l’ambiance pesante d’autant plus qu’on le visite 30 ans jour pour jour après la prise d’otages de la gendarmerie. Nous n’avons pas assisté à la cérémonie de commémoration mais avons croisé quelques officiels.
Direction ensuite le trou bleu, caché en bord de route, ce magnifique trou porte bien son nom, l’eau y est d’un bleu azur transparent, laissant voir les poissons sur une profondeur de plusieurs mètres. Enio y jette un caillou sans pouvoir y percevoir le fond, je ne m’y approche pas trop, de peur que Margaux ne glisse du porte bébé.
On visite ensuite le district de Saint Joseph, avec son église imposante, puis le trou aux tortues.
On a réservé le déjeuner au soleil levant, une table d’hôte tenue par un couple avec qui nous avons pu échanger sur la société kanaky moderne et les habitants de l’île. Ce fut une belle rencontre, aussi dans l’assiette (patate carry rôtie, igname et manioc, loche fumée, gratin de pommes de terre, miam…)
On termine notre tour d’Ouvea par la plage de Tibera. En passant par la tribu de Gossanah, les drapeaux kanaky et les banderoles « non à Macron » nous rappelle que cette île paradisiaque a connu des heures très sombres.


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